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SNU : l’émancipation à la schlague

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Une rectrice passant en revue des lycéens en uniforme et au garde-à-vous : nous ne sommes pas en Corée du Nord ou dans quelque dystopie hollywoodienne, mais à Besançon, le 24 juin 2022, lors de la remise d’un diplôme aux volontaires du Service National Universel. Cette inspection « A vos rangs, fixe » a été réitérée le 27 février sous l’Arc de triomphe par le ministre de l’Education Nationale, Pap Ndiaye, la Secrétaire d’État à la jeunesse Sarah El Haïry et la Secrétaire d’État aux Anciens combattants Patricia Miralles. Un mélange des genres plutôt troublant.

Baptisé « séjour de cohésion », le SNU est un ersatz de service militaire de 12 jours, hors du département de résidence des appelés, avec un encadrement mixte (Education nationale, Armées et Education populaire). Il est ensuite doublé de travaux d’intérêt général bénévoles dans un « corps en uniforme » (police, etc.), et aboutit à des missions de « service civique » sous-payées. Expérimenté sur 50 000 volontaires depuis 2019, le SNU est censé devenir obligatoire pour les élèves de Seconde, sur temps scolaire, avec un budget de 2 à 3 milliards d’euros par an prélevés sur les fonds étiques du Ministère de l’Education nationale.

Ce dispositif prétend promouvoir « l’engagement », le « civisme » et « l’émancipation ». Mais un « engagement » forcé est un oxymore. Quant au « civisme », l’école, institution républicaine par excellence, inculque déjà la citoyenneté et les valeurs de la République, avec un manque cruel de moyens. Et pour ce qui est de « l’émancipation », la vertu cardinale d’un soldat étant l’obéissance, il s’agirait plutôt de mettre au pas une jeunesse jugée trop rétive, qui a été très impliquée dans la mobilisation contre le CPE ou aujourd’hui contre la réforme des retraites.

La généralisation du SNU serait un fardeau pour les enseignants (seraient-ils mobilisés comme encadrants, ou pour d’autres missions durant l’absence de leurs élèves ?), les lycéens (dont l’intérêt primordial est de boucler les programmes avant le Bac) et l’administration (les parents ayant autorité sur leurs enfants mineurs, ils pourraient refuser ce placement en internat), sans parler du manque criant d’infrastructures et de personnels d’accueil.

Le SNALC demande l’abandon pur et simple du SNU et un renforcement drastique des moyens et effectifs de l’Education nationale, dont la vocation est l’émancipation par les savoirs et une insertion socio-professionnelle gratifiante et pérenne.

Le SNALC de l’Académie de Clermont-Ferrand

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