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Réforme des retraites et 49.3 : à tous les temps et à tous les modes

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« Nous ne voulons pas du 49.3 », déclarait le Ministre du Travail Olivier Dussopot. « On ne voit pas pourquoi il faudrait utiliser le 49.3 », surenchérissait le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. « Je n’envisage pas cette hypothèse », s’indignait Elisabeth Borne. « Je n’exclus pas un référendum », annonçait même Emmanuel Macron. Et pourtant.

Jeudi 16 mars, nos dirigeants se sont enfin arrachés à la réalité virtuelle dans laquelle ils se complaisaient, et à laquelle aucune manœuvre, aucune intimidation, voire même, s’il faut en croire les révélations du Parisien, aucune tentative de corruption n’auront su donner le moindre caractère concret : la minorité présidentielle a enfin reconnu qu’elle n’obtiendrait jamais de majorité à l’Assemblée Nationale pour voter ce projet inique et injustifiable de repousser de deux ans l’âge de départ légal à la retraite. Nos députés ont trop conscience de l’état incandescent de l’opinion publique française, qui rejette massivement cette réforme et l’a démontré par une mobilisation sans précédent depuis plus d’un demi-siècle.  

Fidèle à lui-même, le gouvernement s’est donc renié une énième fois et a persévéré dans sa fuite en avant, bafouant la représentation nationale en imposant son projet par le 49.3, le 100e de l’histoire de la Ve République. Elisabeth Borne est même allée jusqu’à justifier sa décision en affirmant « On ne peut pas prendre le risque de voir 175 heures de débat parlementaire s’effondrer » —alors qu’il s’agit de sacrifier deux ans de la vie de dizaines de millions d’actifs au moment où ils sont le plus vulnérables—, et de conclure son annonce par un « C’est donc la démocratie parlementaire qui aura le dernier mot », le sourire en coin : ce n’est ni plus ni moins que l’affirmation éhontée que ces crachats à répétition ne seraient que le doux crachin de la pluie. Ce coup de force antidémocratique et antisocial a suscité l’indignation légitime de l’hémicycle, et a immédiatement déclenché de grandes manifestations spontanées dans toute la France.

« Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice », écrivait Montesquieu. Face à ce pouvoir qui a érigé le mensonge, le mépris et la violence en principes tutélaires de gouvernance politique, il n’y a qu’une alternative : accepter la perte de nos acquis sociaux et la destruction programmée de notre statut et des services publics, ou poursuivre et intensifier la lutte. L’exemple du retrait du CPE en 2006, après son adoption par le Parlement, nous montre la voie à suivre.

Au SNALC, nous avons d’ores et déjà pris notre décision : de même que ce gouvernement à la gâchette facile dégaine le 49.3 à chaque occasion, les enseignants —dont la plupart partiraient à la retraite à 67 ans si cette loi entrait en vigueur ou subiraient une décote, verraient leur statut de travailleurs pauvres et précaires officialisé et se tueraient littéralement aux multiples tâches diverses & variées dont on ne cesserait de les accabler— doivent conjuguer le verbe « je grève » à tous les temps et à tous les modes (c’est-à-dire faire grève et/ou soutenir les grévistes par tous les moyens : sensibilisation, participation aux manifestations, contribution aux caisses de grève, etc.), et ce jusqu’à l’abandon pur et simple de ce projet de loi. 

Le SNALC pense que nous pouvons gagner en maintenant un cadre unitaire. C’est pourquoi le SNALC continuera de suivre le calendrier de mobilisation décidé au niveau interprofessionnel. Le SNALC rappelle qu’il a déposé un préavis de grève qui couvre l’ensemble des actions des collègues pour la semaine du 20 mars mais aussi jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Par la Section SNALC de l’Académie de Clermont-Ferrand

 

 

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