Comment l’enseignant de 2024 est-il devenu un véritable homme-orchestre ?
De nombreux choix ministériels se sont empilés au cours des dernières années, pour répondre à des problématiques sociales, sociétales, à des recommandations de nombreux spécialistes (ou pas), à des expertises diverses, pour marquer une empreinte ministérielle (veni, vidi, feci), pour faire comme les voisins (proches ou singapouriens), pour être dans l’air du temps, …, mais surtout pour rationnaliser, économiser, optimiser, rentabiliser, …
En tout cas, le constat est là : collègues épuisés, démotivés, angoissés, égarés, désabusés …
Il est vrai que devant la frénésie des réformes et décrets en tout genre (maintenus, à l’essai, épurés ou enterrés selon les conjonctures gouvernementales), face à l’accumulation de nouvelles missions, méthodes et injonctions diverses, l’enseignant doit sans cesse s’adapter à une position de plus en plus inconfortable, voire intenable. Car tout se fait généralement dans la précipitation et à moyens constants, pardon, à moyens dégradés.
Ainsi, s’il pouvait le croiser, le prof d’école de 2024 expliquerait à son collègue de l’an 2000 ses multiples missions :
- gérer une classe à 4 niveaux de 26 élèves, dont 2 inclusions, 1 élève allophone, 1 élève HPI, 6 élèves suivis par le Rased (pardon : signalés au Rased). Il doit remplir 1 PPRE, 1 PAP, 1 PAI, 1 GEVA-sco, …
- solliciter la cellule Phare, signaler toute atteinte à la laïcité, prévenir sur l’incidence de l’abus des écrans, sensibiliser les élèves à la bienveillance (même si à notre égard, cela n’est pas très tendance).
- s’informer (BO, radio, TV, réseaux sociaux …) pour mettre en place sans délai dans sa classe les nouvelles directives, et surtout s’assurer qu’elles sont toujours d’actualité.
- maîtriser une multitude d’outils (performants ou pas) : Magistère, Sirrus, Tribu, Selia, Gaia, … je sais, j’en ai oubliés !
- saisir un par un les résultats d’une évaluation nationale à l’ère du numérique !
Vous partagez vous aussi ce constat ? Pour peser dans les différentes instances, le Snalc a besoin de vous.
Jean-Marc FOURNIER, responsable Snalc 1er degré, Académie de Clermont-Ferrand